L’expérience s’accumule alors que j’entame mon dixième mois en tant que travailleur nomade. Chaque destination amène son lot de défis et d’ajustements : un ordinateur brisé aux îles Canaries, remporter un pitch client à distance, une association à dissoudre en Roumanie, un téléphone perdu et retrouvé en Thaïlande. Jusqu’ici, rien n’apparaît comme insurmontable. J’ai beaucoup réfléchi avant mon départ à ce coffre à outils solide et polyvalent qui me permettrait de continuer à faire rouler mon entreprise et de travailler tout en voyageant.
L’Internet dans sa poche
En arrivant dans un nouveau pays, la première chose à faire est de s’acheter une bouteille d’eau. Immédiatement après, le travailleur nomade doit se mettre à la recherche d’une carte SIM prépayée. Dans la plupart des pays, il est nécessaire de présenter un passeport avant de pouvoir en acheter une. La carte SIM prépayée offre un numéro de téléphone local, des messages textes et surtout un plan avec données Internet. Pour pouvoir changer de carte SIM dans chaque pays, il est nécessaire de faire débloquer son téléphone intelligent avant de partir. Les compagnies cellulaires canadiennes permettent de le faire mais seulement si le contrat est échu. Chez Rogers, le coût pour débloquer est de 50$.
L’Internet à portée de main permet d’utiliser des logiciels de cartographies, comme Google Maps, pour se déplacer et se retrouver. Le réseau 3G/4G est un filet de secours si le signal Wi-Fi à l’appartement ou au bureau n’est pas assez puissant. D’expérience, il est possible de travailler correctement sur un réseau 3G avec un signal de 80%. Je recommande fortement Prepaid Data SIM Card Wiki qui répertorie par pays tous les types de cartes SIM prépayées disponibles.
Un numéro de téléphone mondial
Avec une carte SIM prépayée en poche, on devient rejoignable partout (ou presque) sur un numéro de téléphone local du pays. Or, les clients ne seront pas enchantés de devoir faire un interurbain sur un numéro qui change chaque mois. Comment régler ce problème ?
La solution est d’utiliser un service téléphonique de type Voice-Over Internet Protocol (VoIP). Pour les québécois/canadiens je recommande le service Fongo qui est gratuit(!). Oui, d’ordinaire il faut se méfier des services gratuits. Mais après dix mois d’utilisation, je confirme que Fongo est fiable et fonctionne réellement. Il est possible pour 25$ d’y faire porter son numéro de téléphone courant. Une fois portée, on devient rejoignable sur son numéro 514, 418 ou 450 partout à travers le monde sans frais pour soi et pour le client. Évidemment, la seule condition est d’avoir accès à un réseau Wi-Fi ou 3G/4G. Avec Fongo et une carte SIM prépayée, l’appareil répond à deux numéros: le numéro de téléphone local du pays et le numéro de téléphone canadien. Je vous ai dit que j’ai plusieurs clients que ne savent même pas que je suis hors de Montréal ?
Le bureau portatif
C’est la responsabilité du travailleur nomade de s’ajuster aux changements de plages horaires ; jamais au client. En Thaïlande, la différence est de 12 heures. Donc, les appels clients à 10h AM auront lieu à 10h PM, un peu avant de se coucher. Il arrive que le signal Wi-Fi à l’appartement ou à l’hôtel ne soit pas assez fort pour faire une vidéoconférence. Bien souvent, le problème n’est pas que la connexion internet est mauvaise, mais plutôt que le routeur sans fil est trop loin. Il existe un gadget USB qui se nomme Alfa Wireless Booster. Comme son nom l’indique, l’appareil avec antenne augmente significativement la réception d’un signal Wi-Fi. D’expérience, un signal à 40% (2 barres) augmentera à 90% (4 barres) et permettra de faire la vidéoconférence sans coupure.
Durant des années j’ai travaillé avec trois écrans. Développer des sites et applications Web requièrent plusieurs applications différentes : navigateur, éditeur de texte, base de données, console, Finder, etc. Le nombre de fenêtres ouvertes submergera rapidement un seul écran. Malheureusement, trimbaler un moniteur secondaire de 24 pouces dans son sac à dos n’est pas très pratique (même si j’ai vu quelqu’un le faire !). Il existe une solution : l’application Duet, disponible sur l’App Store, permet d’utiliser un iPad comme moniteur secondaire. Ça ne fonctionne pas très bien sur les anciens modèles de iPad. Mais avec un iPad Air 2 c’est vraiment fluide, précis et la résolution est excellente.
Dans certains cas, le nombre de ports USB sur le portable Apple est insuffisant. Par exemple : avec une souris, un iPad comme moniteur externe et un iPhone qui envoie le signal 3G/4G par USB; cette installation nécessite 3 ports, le portable MacBook Pro n’en a que 2. Il existe des appareils pour multiplier un port USB. Toutefois, c’est nécessaire de brancher la boîte à une prise électrique, ce qui n’est pas pratique. Après quelques recherches, j’ai découvert un adaptateur Thunderbolt to eSATA + USB 3.0 qui permet de transformer le port Mini-Display en port USB 3 et ce, sans besoin de branchement à l’alimentation secteur.
Ne jamais rien perdre
Il est important de se créer une routine de sauvegarde de données. Un vol ou un bris d’ordinateur peut arriver et il faut se prémunir contre la catastrophe que peut être la perte de données non sauvegardées. L’avantage de travailler dans le domaine du Web, plutôt que de la vidéo par exemple, est que la taille des fichiers à sauvegarder est beaucoup plus légère. Personnellement, je fais une sauvegarde quotidienne de mon travail sur iCloud. Google Drive est aussi très bien. Je fais aussi une sauvegarde mensuelle de l’ensemble des données de mon portable sur un disque dur externe. Je conseille un disque dur externe LaCie Rugged Thunderbolt qui ne requiert pas de courant et qui peut se brancher via USB3 et/ou Thunderbolt.
Mon coffre à outils était plus volumineux au moment de mon départ de Montréal. J’ai délesté au fur et à mesure de mes voyages : le modem USB, le clavier externe, le soulève-portable et plusieurs câbles et adaptateurs non nécessaires. J’espère que cette liste pourra être utile et n’hésitez pas à me faire part de vos idées et suggestions.