L'avion entame sa descente vers la grande île de Madagascar et je sens mon estomac se nouer. La nervosité et l'incertitude; je ne sais pas à quoi m'attendre. Selon mes lectures, le cinquième pays plus pauvre au monde avec un salaire moyen d'environ 1 dollar par jour. Selon mes discussions, des habitants généreux, mais un pays complexe et désorganisé avec des régions laissées à elle-même. Ce qui frappe vue de l'avion est l'absence de route asphaltée, tout le relief paraît brun avec très peu de vert.
Le taxi prend moins d'une heure pour se rendre dans la haute ville d'Antananarivo, surnommé Tana par les habitants. Première surprise, Seul sur le sable de Roch Voisine joue à la radio !
Deuxième surprise, il fait froid dans la capitale en octobre. Et troisième surprise, la vitesse de l'Internet dans mon AirBnb. Je m'attendais à des Internets bien lents et instables. Or, Madagascar possède un réseau de fibre optique couvrant une grande partie de son territoire.
J'ai vécu près d'un mois dans la capitale. Il faut un certain temps pour apprivoiser Tana. Beaucoup de pauvreté; je n'ai pas vu plus tristes que les enfants qui habitent dans ce tunnel avec mauvaise aération. Marcher dans la ville est toujours une aventure, des itinérants vont suivre pour des centaines de mètres. Donner de l'argent n'achète pas la paix, car d'autres continuent à suivre après. J'ai pensé m'acheter un coton ouaté noir avec capuchon pour passer incognito. Quelques jours après mon arrivée, les premiers cas de peste pulmonaire sont signalés à Tamatave, sur la côte est de l'île.
J'ai travaillé 6 jours par semaine sur mon framework PHP - principalement au Grand Hotel Urban, un établissement haut de gamme de la haute-ville. J'ai pianoté une journée à l'espace de cotravail Habaka où j'ai rencontré des gens travaillant pour Google Steets View; ils effacent les plaques d'immatriculation des photographies. Je n'y suis pas retourné à cause de la distance et la difficulté d'y marcher en sécurité avec l'ordinateur portable dans le sac à dos.
Durant mes congés, j'ai participé à des excursions hors de la ville organisée par Ortana: l'Office Régional du Tourisme à Antananarivo. J'ai visité le parc des Lémurs (que je recommande !), la colline royale d'Ambohimanga, la station forestière d'Angavokely et le lac de Mantasoa.
Après le travail, les vacances. Je souhaitais continuer l'apprentissage du Kite Surfing, débuté à Maurice. Le meilleur spot pour ce sport est Diégo-Suarez, tout au nord de l'île. Pour le trajet, j'ai fait confiance à Michel Baobab Tour qui loue Jeep avec chauffeur. C'est une expédition de 1000 kilomètres en 4 jours. J'ai adoré l'expérience. J'ai pu voir le vrai Madagascar: village après village sans électricité ni eau courante; des milliers de maisons traditionnelles malgaches dans la brousse; l'impression que tout le monde dans les campagnes est jeune. J'ai passé mes nuits à Antsohihy, Nosy Be, la belle île, et dans la réserve spéciale de l'Ankarana.
Diégo-Suarez, aussi appelé Antsiranana, est un port de plaisance au nord de Madagascar. Avec la proximité des plages, l'endroit est plus touristique que la capitale. La prostitution dans la ville est vraiment frappante, il y en a énormément et c'est très visible - beaucoup plus qu'en Thaïlande ou au Cambodge. C'est la chasse à l'homme blanc dans les rues de Diego.
J'ai terminé mon séjour à pratiquer le Kite Surfing dans la baie de Sakalava, un spot paradisiaque avec eau turquoise et sable blanc. C'est un bon endroit pour débutant car le vent dominant ramène toujours vers la plage. La sensation de surfer tirée par un gros cerf volant est vraiment satisfaisante. J'ai dormi quelques nuits dans une tente directement sur la baie à KiteParadise.
Retour en avion vers la capitale - un peu nerveux à cause de la situation de la peste pulmonaire qui a empiré. Mais tout ce passe bien malgré les 4 prises de température aux aéroports.
Le voyage le plus intéressant de ce nouveau tour du monde. À y retourner, surtout que je n'ai rien vu du sud de Mada...